Mohicane projetée
Dans un écran d’orage foncé
Sur des poitrines brûlantes et amalfiennes
Cinéma d’un été sulfureux
Anthracite furieux
Où se bousculent
Les étranges ricochets
D’une fin d’azur et d’un cobalt naissant
Dans des étincelles moka et lie de vin
Ourlé à grands point d’indigo
Tel le coffret
D’une poupée de collection barbare
Se dressant dans sa démence
Hors d’une très ancienne boîte à musique
Poussée par cent ressorts
Très épais
Aliénés par un axe d’acier robuste
Qui dénonce et inévitablement
De voyeurisme en délation
Trahit l’atmosphère
Elle explose là
L’amazone
Avec une résistance
Crantée et impétueuse
Autour d’une intumescence
De seins de ventres
De hanches et de cuisses musclées
Elle jaillit la guerrière
Née de quelle indigente tribu
Violente violine et vénéneuse
Créant des crêtes en rouleaux
Dessinant au-dessus de l’ouragan
Des mers affolées échevelées rugissantes
Des houles dans les poings
Anonymes et presque abandonnées
Par 1000 marins
Qui par amour au matin
S’y jetèrent
Et cependant presque navigables
Car continuant de se propager
De maritimes frissons
En caresses d’éclair
Aussi en cris de turbulence
Qui naissent du bleu au pourpre
Se cognant à l’ombre
Et aux marées de crinière fauve
Ce maelström n’en finit pas
De faire pénéter
Les pointes et les rondeurs
De son corps hérissé
De sa chair aboyeuse
Elle qui continue
A se promettre
Comme une rengaine
A se donner
Et à outrageusement s’arracher
Rageant de pleine colère
Vide et tuméfiée
D’être tant
D’avoir tant
Séductrice viscérale
Chaque jour
Chaque nuit
Reçue offerte trop déformée
Dans son corps de théâtre
Dans son écume de daim et de velours
De bave et de flammes électrisées
Où nagent
Des poissons dissidents
En obliques
Ou torsadés dans des plongeons d’ébats
Pareils à des berlingots décomposés
Dans leurs sueurs
L’œil effaré de plaire
Peut-être préméditant et dangereuse
Les cheveux en arrière
Spiralés
C’est une femme enturbannée
C’est une tueuse d’hommes
Sinon elle le sera
A coup sûr le deviendra
Elle donnera tout
Comme dans une glace
Mais gardera ses coutures aux frontières
Et toutes ses ombres souveraines
La poitrine intacte
Le ventre qui ne veut pas d’enfant
L’hymen par une sirène aveugle
Refait au point d’épine
Tel un mot
Si petit fin monstrueusement secret
Elle se taira
A faire semblant
De partager
Entre ses antennes dressées
A faire semblant
Ho de donner
Elle la furie cinglée
Par les bourrasques du cyclone
Par les excès et la licence
Par le carnaval du jouir
Continue
Beau monstre
A la lèvre épaisse
Au sourcil arqué
De bleu turc
Aguiche avec tes mamelons
Comme des bols
Avec tes aréoles tapissées de café
Sois le sexe à la fulgurance triangulaire
Où s’entraînent
Tous les duellistes spermatiques
Entre tes cuisses épaisses
De crustacé bariolé et ivre
Jusqu’au fond du puits
De ta toison gantée de noir
Jusqu’à la nuit des temps
Jusqu’à l’aspiration finale létale
Là juste après l’ultime feu du scandale.