J’ai commencé à sculpter cette série de portraits en terre cuite lorsque la panique était à son comble en raison de la pandémie de coronavirus, me sentant isolé, tel un animal en cage.
J’ai perdu des amis, des proches, et avant cela, la guerre ravageait déjà mon pays, la Syrie.
Je sculpte des visages humains qui luttent amèrement contre leur destin. Les victimes de Pompéi sont mes frères et mes voisins, et ce déluge de feu s’étend depuis des centaines d’années à travers les guerres, les idéologies nazies et fascistes.
Je cherche à présenter et à immortaliser la mémoire de ces victimes en empruntant la matière première originelle, l’argile, que je cuis comme des jarres à eau, m’inspirant des portraits funéraires de la civilisation de Palmyre.
En préservant l’empreinte de mes doigts, sans retouche, j’aspire à capturer la chaleur et la vitalité des reliefs sur ces visages, comme si je capturais la mémoire du toucher lui-même.
Kazem